
Ordre: Accipitriformes Famille:
Accipitridés
Taille : 1 m à 1 m15. Envergure : 2 m 50 à 2 m 80. Poids : 5-7 Kg Longévité : 30 ans Bec : 48-50 mm
|
 |
Description générale
Sommet de la tête : crème.
Tête masquée
de noir, barbichette noire sous le bec, dos et queue noir, tête cou et
poitrail rouge-orangé, yeux blanc cerclés de rouge. Pattes grises, et
bec couleur corne.
En vol, vous le reconnaîtrez aisément à ses longues ailes et à sa queue cunéiforme (en forme de losange). Il possède des doigts plus préhensibles et des ongles plus recourbés que la plupart des vautours...
Il existe une
autre espèce de Gypaète : le Gypaète barbu d'Afrique (Gypaetus barbatus
meridionalis). Il fréquente les montagnes d'Afrique orientale, du
Yémen, d'Ethiopie, du Kenya et d'Afrique du Sud. Il
est un peu plus petit et plus clair que son cousin d'Europe; il mesure
2 m d'envergure. Et il se distingue par l'absence de marque noire en
arrière de l'oeil et ses tarses ne sont pas emplumés jusqu'aux doigts.
|

Un gypaete barbu immature
|
Cet oiseau majestueux vit solitaire ou en couple dans les Pyrénées, les Alpes, en Corse et en Crète.
Il passe toute l'année en haute montagne, ne quittant son territoire que par grand froid ou manque de nourriture.
Jusqu'à l'âge
de 2 ans, le Gypaète est de couleur brune, puis à trois ans il sera
beige-orangé, avant d'obtenir ses belles couleurs d'adulte vers 7 ans. Le
Gypaète barbu aime prendre des bains de boue, c'est ce qui lui vaut la
teinte rouge-orangé de son poitrail. En captivité, ce poitrail est
blanc.
Le vol à
voile permet au Gypaète de parcourir de grandes distances sans effort.
Ses longues ailes lui permettent de s'élever très haut en profitant des
courants ascendants.Cet oiseau majestueux vit solitaire ou en couple
dans les Pyrénées, les Alpes, en Corse et en Crète.
Il passe toute l'année en haute montagne, ne quittant son territoire que par grand froid ou manque de nourriture.
Jusqu'à l'âge
de deux ans, le Gypaète est de couleur brune, puis à trois ans il sera
beige-orangé, avant d'obtenir ses belles couleurs d'adulte vers sept
ans.
Le Gypaète
barbu aime prendre des bains de boue, c'est ce qui lui vaut la teinte
rouge-orangé de son poitrail. En captivité, ce poitrail est blanc.
Le vol à
voile permet au Gypaète de parcourir de grandes distances sans effort.
Ses longues ailes lui permettent de s'élever très haut en profitant des
courants ascendants.
|
Mode de vie et reproduction.
Le Gypaète barbu niche dans les cavités de hautes falaises, sur des
corniches protégées par un surplomb des intempéries. Un couple a
souvent plusieurs aires de nidification. Leur nid se compose de
branchages et de débris, et l'intérieur est garni de plumes, d'herbes
sèches, d'os, de sabots, de laine et de poils d'origine animale... Les couples ont du mal à se former, mais c'est pour la vie !
La femelle va pondre deux œufs entre décembre et février, mais seul un poussin sera élevé comme chez les grands aigles.
En effet, les
deux œufs sont pondus à 3 ou 5 jours d'intervalle. L'aîné, plus fort,
va s'accaparer toute la nourriture, si bien que le plus jeune ne pourra
pas grandir, et sera jeté hors du nid par son frère, ou pire encore, si
l'aîné a un petit creux, il n'hésitera pas à dévorer son petit frère,
c'est le "caïnisme". Vous
allez me dire : pourquoi pondre deux œufs alors ? C'est au cas où le
premier n'arriverait pas à éclosion ou bien le deuxième œuf sert de
réserve alimentaire au poussin.
|

|
Les deux parents vont se partager l'incubation pendant 53 à 60 jours.
Le poussin cassera seul sa coquille pendant 24 heures environ. Les
parents vont nourrir le poussin d'aliments apportés ou régurgités
pendant 107 à 111 jours. A cette période les parents n'ont aucun mal à
nourrir le poussin, la fonte des neiges faisant apparaître des cadavres
d'animaux morts pendant l'hiver. Les parents doivent se relayer sans
cesse pendant les deux premiers mois pour réchauffer le poussin qui n'a
pas encore de régulation thermique. Ils le nourrissent dix fois par jour.
A l'âge de quatre mois, le jeune s'envole pour la première fois, puis il
apprend à se nourrir seul. Lorsque à l'automne, ses parents lui feront
comprendre qu'il n'est plus le bienvenu sur l'aire, il partira.
En moyenne, un couple donne naissance à un poussin tous les deux ans.
Le Gypaète barbu avait complètement disparu des Alpes. Au début du XXème siècle, il ne restait que quelques individus isolés. Aussi, lorsque au zoo d'Innsbruck (Autriche), un couple de Gypaètes
s'est formé et surtout s'est reproduit, un programme de réintroduction
a été entrepris.
La femelle effectuant une ponte de remplacement lorsque les œufs
disparaissent au début de l'incubation, les vrais œufs ont été placés
dans des incubateurs, pendant que plusieurs parents couvaient des œufs
en plâtre dans plusieurs sites en Europe. Les poussins ont été nourris pendant une semaine par l'homme, car c'est
dans cette période qu'il est le plus vulnérable. Mais pour ne pas
habituer les poussins à l'homme, ils ont été replacés dans des nids et
confiés à des parents adoptifs. C'est un moment délicat car le poussin
peut être rejeté.
|

Marionnette nourissant le poussin gypaète,
afin qu'il n'ait pas de contact avec l'homme en captivité.
|

|
|
Mais les rapaces sont incapables de reconnaître leur propre
progéniture. Ils prennent soin des poussins qui se tiennent dans leur
aire "sans se poser de questions", c'est une des clé de la réussite de
tous les programmes de réintroduction.
A l'âge de 3 mois, les jeunes, capables de se nourrir seuls, ont été
libérés sur une aire de nidification dans les Alpes après avoir été
marqués (décoloration des rectrices ou des rémiges primaires ou
secondaires). Approvisionnés pendant la nuit, les jeunes devaient s'habituer à leur nouvel environnement avant de prendre leur envol. A l'âge de 117 à 126 jours, ils quittèrent le nid un à un. A 6 mois ils cherchaient eux-mêmes leur nourriture. Depuis 1986,114 Gypaètes ont été réintroduit dans les Alpes françaises
et italiennes, en Autriche et en Haute-Savoie, 18 d'entre-eux sont
morts ou ont disparût. En 2009, 130 gypaètes volaient au dessus des
Alpes, démontrant ainsi la réussite de ce programme. Aujoud'hui en 2023, il y a plus de 300 couples dans les Alpes.Au printemps 2001,
seuls 135 couples subsistent en Europe. Parmi eux, 37 résident en
France dont 10 en Corse,2 dans les Alpes et 25 dans les pyrénées. Huit
poussins sont nés cette année en France. En crête, quatre couples ont niché en 2001.
Pour conclure, et les chiffres parlent d'eux-même (25 % des couples
pyrénéens se reproduisent, et seulement 33 % de jeunes gypaètes
parviennent à s'envoler), le bilan 2001 reste assez décevant dans les
pyrénéees française. En 2002, la tendance s'est inversée, la productivité est de 45 %, de
nouveaux couples se sont installés dans les pyrénées orientales et en
Ariège. Pour la première fois un jeune a été elevé à 2400m d'altitude
en Ariège.
Mais 2001 et 2002 demeureront marquées par l'affaire "lindane". Cet
insecticide est à l'origine de la mort d'une centaine d'isards dans le
massif du Bazès dans les Hautes-pyrénées. Les gypaètes et autres
nécrophages ont été à leur tour intoxiqués, ainsi que les brebis (le
lait de brebis a été interdit à la vente jusqu'en octobre 2001). Sur ce
massif, vit un couple de gypaète qui n'a pas été aperçu en 2002,
l'inquiètude est donc grande.
Revenons quelques lignes sur le lindane. Interdit en France depuis
1998, cet insecticide se fixe dans les graisses des animaux, et en
période de stress ou de jeûne les intoxiquent. Même si le lindane n'est
pas encore interdit en Espagne, ces empoisonnement se cantonnent
uniquement sur le versant français des Pyrénées.
En 2023, il y a environ 250 couples dans les Pyrénées. |

Un gypaete ingurgitant un os.
|
Alimentation.
Attiré par les mouvements incessants des Vautours fauves, le Gypaète va
attendre patiemment son tour. Quand les Vautours auront nettoyé toutes
les parties molles de la carcasse, alors le Gypaète interviendra.
Econome par excellence, il ingurgite pattes, sabots et os.
Son gosier est large (70 mm environ), et peut engloutir des os entiers mesurant jusqu'à 250 mm de long et 35 mm de diamètre.
Lorsqu'un os
est trop grand, le gypaète va le fracasser sur son ossuaire. Les os se
cassent rarement du premier coup, et certains sont lancés à 50-100 m de
hauteur plus d'une vingtaine de fois. Mais en moyenne, au bout de 6
fois, les os sont suffisamment petits pour être ingérés. Il n'a pas à
subir de concurrence et profite d'une nourriture 15% plus riche que la
chair. L'essentiel de l'énergie est concentré dans les apophyses
osseuses et non dans la moelle comme on le suppose.
Son appareil digestif est le seul capable de supporter une telle alimentation.
Cependant il
lui arrive de capturer, en période de pénurie, des proies vivantes,
tels des isards nouveau-nés, des micromammifères, des insectes et
des tortues. Il se nourrit aussi de carcasses de cervidés, de moutons
ou de chèvres, mais cette alimentation ne constitue pas plus de 10% de
son régime alimentaire. En Afrique et en Asie il s'aventure même
jusqu'aux dépôts d'ordures aux abords des agglomérations.
On lui
attribue la responsabilité de la mort du poète grec Eschyle. En 456
avant JC il fut tué par une tortue lancée du ciel par un gypaète !
|
|