(Gypaetus Barbatus)
Le Gypaète barbu niche dans les cavités de hautes
falaises, sur des corniches protégées par un surplomb
des intempéries. Un couple a souvent plusieurs aires de nidification.
Leur nid se compose de branchages et de débris, et l'intérieur
est garni de plumes, d'herbes sèches, d'os, de sabots, de laine
et de poils d'origine animale... |
Aquarelle dessinée par Sébastien Brumont |
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La femelle va pondre 2 ufs entre décembre et février,
mais seul un poussin sera élevé comme chez les grands
aigles. |
Le Gypaète barbu avait complètement disparu des Alpes.
Au début du XXème siècle, il ne restait
que quelques individus isolés. Aussi, lorsque au zoo d'Innsbruck (Autriche), un couple de Gypaètes s'est formé et surtout s'est reproduit, un programme de réintroduction a été entrepris. La femelle effectuant une ponte de remplacement lorsque les ufs disparaissent au début de l'incubation, les vrais ufs ont été placés dans des incubateurs, pendant que plusieurs parents couvaient des ufs en plâtre dans plusieurs sites en Europe. Les poussins ont été nourris pendant une semaine par l'homme, car c'est dans cette période qu'il est le plus vulnérable. Mais pour ne pas habituer les poussins à l'homme, ils ont été replacés dans des nids et confiés à des parents adoptifs. C'est un moment délicat car le poussin peut être rejeté. Mais les rapaces sont incapables de reconnaître leur propre progéniture. Ils prennent soin des poussins qui se tiennent dans leur aire "sans se poser de questions", c'est une des clé de la réussite de tous les programmes de réintroduction. A l'âge de 3 mois, les jeunes, capables de se nourrir seuls, ont été libérés sur une aire de nidification dans les Alpes après avoir été marqués (décoloration des rectrices ou des rémiges primaires ou secondaires). Approvisionnés pendant la nuit, les jeunes devaient s'habituer à leur nouvel environnement avant de prendre leur envol. A l'âge de 117 à 126 jours, ils quittèrent le nid un à un. A 6 mois ils cherchaient eux-mêmes leur nourriture. Depuis 1986,114 Gypaètes ont été réintroduit dans les Alpes françaises et italiennes, en Autriche et en Haute-Savoie, 18 d'entre-eux sont morts ou ont disparût. Aujourd'hui en 2009, 130 gypaètes volent au dessus des Alpes, démontrant ainsi la réussite de ce programme. |
Marionnette nourissant le poussin gypaète, afin qu'il n'ait pas de contact avec l'homme en captivité |
Oeuf de gypaète barbu |
Au printemps 2001, seuls 135 couples subsistent en Europe. Parmi
eux, 37 résident en France dont 10 en Corse,2 dans les Alpes
et 25 dans les pyrénées. 8 poussins sont nés cette
année en France. Pour conclure, et les chiffres parlent d'eux-même (25 % des couples
pyrénéens se reproduisent, et seulement 33 % de jeunes
gypaètes parviennent à s'envoler), le bilan 2001 reste
assez décevant dans les pyrénéees française. Mais 2001 et 2002 demeureront marquées par l'affaire "lindane".
Cet insecticide est à l'origine de la mort d'une centaine d'isards
dans le massif du Bazès dans les Hautes-pyrénées.
Les gypaètes et autres nécrophages ont été
à leur tour intoxiqués, ainsi que les brebis (le lait
de brebis a été interdit à la vente jusqu'en octobre
2001). Sur ce massif, vit un couple de gypaète qui n'a pas été
aperçu en 2002, l'inquiètude est donc grande. |